BIOGRAPHIE
Rochat découvre l’art et la peinture à la fin des années 1940 alors qu’il travaille dans les mines d’Asphalte du Jura
Etienne Rochat (n. 1923, Belmont-sur-Yverdon; d. 1997, La Sarraz, Suisse) est un artiste-peintre autodidacte originaire du canton de Vaud. Issu d’une famille modeste dont il est le quatorzième et dernier enfant, il débute très jeune dans le monde du travail et occupe de nombreux emplois dont tanneur, mineur et serrurier-ferronnier.
Après la guerre, Rochat s’établit avec sa femme et ses deux enfants dans la région du Val de Travers, dans le canton de Neuchâtel. Il se lie d’amitié avec les artistes locaux Marius Vaucher et Charles Burgat qui éveillent son intérêt pour la peinture. Très vite et malgré son travail de mineur de fond, il commence à peindre. Mais sa situation économique ne lui permet pas de se procurer le matériel nécessaire et il ne peut évoluer comme il le désirerait.
Un esprit d’athlète
Au mois de mai 1952, après cinq années de travail comme mineur, Rochat quitte le Jura avec sa famille et s’installe à Lausanne. Ce nouvel environnement culturel lui permet de poursuivre ses ambitions artistiques : il visite les galeries et les musées, se passionne pour les peintres impressionnistes et développe son savoir-faire de la peinture.
A cette époque, Rochat est un athlète confirmé qui participe aux compétitions sportives de marche de niveau national. La rigueur physique et mentale dont il fait preuve dans sa carrière sportive lui permettront également de progresser en tant qu’artiste, en persévérant dans son ambition de devenir un peintre reconnu, mais également en repoussant ses propres limites artistiques, en défiant avec assurance celles de l’art figuratif.
Victime d’un tragique accident
Le 5 septembre 1956, alors que Rochat est employé comme soudeur sur un chantier de construction à Chavannes-près-Renens, la citerne dans laquelle il travaille explose.
Secouru par un collègue qui l’extrait des flammes au péril de sa vie, il est transporté à l’hôpital cantonal aux soins intensifs. Grièvement brûlé, il frôle la mort.
La naissance d’un artiste
En conséquence, la presse annonce, le 8 septembre 1956, le retrait officiel de Rochat d’une compétition internationale de marche de 50 km, entre la Suisse et l’Allemagne, organisée dans le cadre du Comptoir suisse. Afin de lui rendre hommage et le soutenir dans cet épisode tragique qui met un terme à sa carrière sportive, le Comité de Marche et la Ville de Lausanne lui décerneront le Diplôme d’honneur.
Après de multiples greffes cutanées et un programme de rééducation, Rochat se rétablit lentement et retrouve sa dextérité manuelle. Une épreuve dont il ressort profondément changé, avec une voie désormais toute tracée : se consacrer à sa passion pour la peinture.
La tentation d’une vie d’artiste à plein temps
Dans les années 1960, à la suite de cet accident, Rochat quitte la vie urbaine pour se consacrer à la peinture en ouvrant son atelier sur les rives du lac de Neuchâtel. Profondément inspiré par cette région, il réalise quelques-unes des oeuvres majeures de sa période figurative.
Il ne parvient néanmoins pas à vivre exclusivement de sa peinture et décide, au milieu des années 1970, de s’installer dans le sud de la France, en Provence, où la vie est plus accessible. Depuis une ancienne bergerie située en pleine garrigue, il étudie la lumière, le ciel et ses contrastes, autant d’éléments essentiels que l’on retrouve dans son futur projet pictural : Terre Vaudoise.
Changement artistique
A la fin des années 1980, Rochat se lance dans un tout nouveau projet artistique. Avec l’assurance acquise d’un artiste confirmé, il se libère des limites de la représentation classique et développe son langage artistique, loin de l’art figuratif.
Tout d’abord à travers la thématique de l’espace puis, plus tard, à travers celle du coup de pinceau, l’intensité des formes et des couleurs des œuvres de cette période traduisent les profondes émotions de l’artiste et son besoin de les exprimer sans limites prédéfinies.